Les patients atteints de troubles psychiatriques peuvent bénéficier d'une aide à la prescription de médicaments destinés à traiter leurs troubles, a annoncé mercredi l'Agence du médicament (ANSM).
"Les patients atteints de troubles psychiatriques peuvent bénéficier d'une aide à la prescription de médicaments destinés à traiter leurs troubles", indique-t-elle dans un communiqué.
"L'ANSM propose des outils pour soutenir les prescripteurs dans la prescription des médicaments susceptibles de soulager les patients souffrant de troubles psychiatriques", a déclaré la directrice générale de l'ANSM, Dominique Martin, dans un communiqué.
Ces outils sont disponibles sur le site de l'ANSM et comprennent une liste de médicaments disponibles sans ordonnance, mais avec une recommandation de prescription, ainsi que des outils pour accompagner les prescripteurs dans leur prescription.
Pour accompagner les prescripteurs, l'ANSM propose également une plateforme de prescription de médicaments "en accès direct" pour les patients.
"Les prescripteurs qui souhaitent obtenir une prescription en accès direct pour un médicament doivent faire leur demande auprès de cette plateforme en s'adressant à leur médecin référent", précise le communiqué.
Ces outils sont disponibles "à compter du 1er avril 2017" et seront "déployés progressivement" et "permettent aux prescripteurs de prescrire des médicaments en accès direct pour leurs patients souffrant de troubles psychiatriques", ajoute l'agence.
"Il est essentiel que les patients puissent accéder à une solution médicamenteuse de leur choix et qu'ils disposent d'un suivi psychologique adapté à leurs besoins et à leur situation", insiste Dominique Martin.
Les prescripteurs peuvent également trouver des informations sur la prescription de médicaments en accès direct à travers un site dédié, mais aussi en consultant des ressources documentaires en ligne et en s'inscrivant à la formation des prescripteurs à destination des patients souffrant de troubles psychiatriques ou des associations de patients dans un réseau national.
Les médicaments disponibles sur le marché français sont destinés à soulager les personnes souffrant de troubles anxieux, de dépression ou de troubles alimentaires, ou encore d'hypertension. Il existe de nombreux autres médicaments destinés à traiter des troubles psychiatriques mais dont l'AMM ne concerne pas les personnes souffrant de ces pathologies.
En France, 57.430 patients ont été traités par au moins un de ces médicaments en 2015, selon l'ANSM qui avait publié un rapport fin mars sur les médicaments délivrés sans ordonnance.
"La France est le pays d'Europe le plus dépendant aux traitements sans ordonnance et la première économie européenne en termes de dépenses en psychotropes", souligne l'ANSM.
Ces médicaments sont prescrits dans le cadre d'une psychothérapie ou de la prise en charge d'un syndrome dépressif ou d'un trouble alimentaire, pour des symptômes psychotiques ou anxieux. Ils sont aussi utilisés en cas d'hypertension.
Ces médicaments sont délivrés sans ordonnance dans les pharmacies françaises à raison de 90% de leur coût remboursé, mais seulement en l'absence de symptômes aigus et lorsque le médecin considère qu'ils ne sont pas nécessaires.
En France, près de 500.000 personnes ont été traitées par au moins un de ces médicaments.
L'ANSM note toutefois que "la proportion de prescriptions en accès direct pour des patients souffrant de troubles psychiatriques ou de troubles alimentaires est en hausse depuis quelques mois" et qu'une "part significative" des prescriptions en accès direct concerne les antidépresseurs, les antipsychotiques et les antianxiolytiques.
Elle cite notamment l'augmentation de la prescription de ces médicaments par les psychiatres dans le suivi des patients souffrant de troubles dépressifs, de troubles alimentaires et d'hypertension. Dans le détail, l'augmentation est de 3,5% entre 2015 et 2016.
Les médicaments sans ordonnance sont prescrits pour des symptômes psychotiques ou anxieux dans le cadre d'une psychothérapie ou d'une prise en charge d'un syndrome dépressif ou d'un trouble alimentaire. Mais les risques pour la santé sont accrus en cas de prescription en accès direct.
L'ANSM rappelle également que les prescriptions doivent être réalisées par un médecin généraliste ou spécialiste.
"Les prescriptions de ces médicaments en accès direct sont à proscrire pour les patients présentant des signes évocateurs de dépression, d'anxiété, de manie et d'agitation qui justifient des prescriptions en accès direct, sauf si elles sont réalisées par un médecin spécialiste", souligne l'ANSM.
"En pratique, ces médicaments ne sont pas adaptés aux personnes souffrant de troubles psychiatriques ou de troubles alimentaires et doivent être réservés à ces pathologies", rappelle l'agence sanitaire, qui rappelle par ailleurs que les médicaments sans ordonnance ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale.
La Rédaction, avec AFP.© 2017 AFP).
"Si la prescription de ces médicaments en accès direct peut être justifiée dans certains cas, elle n'est pas adaptée à la prise en charge de patients souffrant de troubles psychiatriques", indique l'agence sanitaire. "Ces médicaments ne sont pas adaptés aux personnes souffrant de troubles psychiatriques ou de troubles alimentaires et doivent être réservés à ces pathologies", rappelle-t-elle.
"Plus de 20% des patients ne les utilisent jamais", indique l'ANSM qui note une "augmentation importante" des prescriptions de ces médicaments en accès direct pour les personnes souffrant de troubles dépressifs, de troubles alimentaires et d'hypertension.
L'ANSM rappelle que ces médicaments sont prescrits pour des symptômes psychotiques ou anxieux dans le cadre d'une psychothérapie ou d'une prise en charge d'un syndrome dépressif ou d'un trouble alimentaire. Mais les risques pour la santé sont accrus, indique l'agence.
"Les prescriptions de ces médicaments en accès direct sont à proscrire pour les patients présentant des signes évocateurs de dépression, d'anxiété, de manie et d'agitation qui justifient des prescriptions en accès direct, sauf si elles sont réalisées par un médecin spécialiste", précise-t-elle.
Une trentaine d'actions ont été menées en France contre la désertification médicale et la baisse de l'offre de soins dans les zones sous dotées.
Au total, "plus de 100 médecins libéraux ont cessé leur activité depuis novembre 2016" pour exercer en zone sous-dotée, précise l'ARS dans un communiqué.
"La désertification médicale se manifeste notamment par une baisse de 47% du nombre de généralistes et de 35% du nombre de spécialistes libéraux en dix ans en France", a souligné le directeur général de l'ARS de la Nouvelle-Aquitaine, Frédéric Renault, devant une centaine de médecins généralistes rassemblés à la Maison des arts martiaux de Poitiers vendredi.
"C'est une spirale infernale qui se déploie autour de la question de l'accès aux soins" pour la population, a poursuivi Frédéric Renault.
En Nouvelle-Aquitaine, 10,7% des médecins généralistes sont en libéral à fin 2016, contre 12,7% au niveau national.
Les médecins généralistes libéraux représentent une part de 28,9% des professionnels de santé dans la région contre 48,5% au niveau national.
Au niveau national, plus de 1.700 médecins libéraux ne sont plus en activité et 2.200 médecins libéraux exercent en libéral moins de 20 heures par semaine. La Nouvelle-Aquitaine est la 1ère région de France pour le nombre de médecins libéraux non installés mais en activité, selon la Direction régionale de l'ARS Nouvelle-Aquitaine.
Ces actions ont permis "de fédérer les médecins autour d'une vision partagée des enjeux et des solutions à mettre en œuvre", a souligné M. Renault.
Plusieurs syndicats de médecins libéraux ont appelé à une grève illimitée à compter du 3 avril, pour protester contre la désertification médicale et la baisse de l'offre de soins dans les zones sous dotées.
Avec plus de 10.000 médecins inscrits, la région Nouvelle-Aquitaine est la première pour le nombre de médecins libéraux mais aussi pour le nombre de médecins installés dans les zones sous-dotées depuis 2005, selon la Direction régionale de l'ARS Nouvelle-Aquitaine. Les trois principales villes sont Bordeaux (2.444), Poitiers (2.378) et Limoges (2.226).